Quand l' amour devient délire
En 1942, Clérembault, psychiatre français, a décrit le cas d´une patiente qui avait la certitude absolue que tel homme de niveau social supérieur l´aimait mais qu´il ne pouvait pas révéler qu´il l´aimait. L´homme, victime de cette passion pathologique, ne le savait même pas.
Parmi lesdites Idées Délirantes Persistantes, il y a l´Érotomanie. Une idée délirante c´est: 1. Une fausse croyance; 2. Pas corrigée par la confrontation avec la réalité; 3. Elle tend à se diffuser et à contrôler la pensée de l´individu: il n´a que cette idée en tête.
Dans l´Érotomanie le thème central du délire se réfère au fait d´être aimé par une autre personne. Dans la plupart des cas, ce qui provoque ce délire n´est pas à proprement dit le désir sexuel, mais un certain romantisme, une union spirituelle idéalisée. La victime, en général, a une situation sociale supérieure. Par exemple, une personne célèbre ou un supérieur dans l´établissement où elle travaille. Ça peut également être un parfait inconnu. Parfois, le patient garde son délire secret. En général il tente d´entrer en contact avec la victime par des visites personnelles, des appels téléphoniques, des lettres ou des e-mails. Quand le porteur du délire est un homme, le danger d´avoir des attitudes agressives face au rejet est plus grand. La femme, quand elle est victime, doit en général signaler à la police le harcèlement agressif et doit chercher des moyens d´éviter le contact.
L´érotomanie peut être traitée et peut bien évoluer. Cependant, il est souvent difficile que le patient accepte qu´il s´agisse d´une maladie et qu´il ait besoin d´une prise en charge psychiatrique.
Le film Don Juan DeMarco, de Jeremy Leven, reproduit une idée délirante persistante de grandeur de plus. Dans un hôpital psychiatrique, un garçon (Johnny Depp) affirme être le mythique Don Juan. Il raconte les épisodes des conquêtes de sa vie au psychiatre (Marlon Branlo), et à aucun moment nous savons si tout ça est un délire ou la réalité. Même à la fin du film, ce choix n´est pas fait et nous restons avec un final onirique qui laisse l´option entre les mains du spectateur. L´érotomanie est partiellement reproduite dans Attraction Fatale. Le fait que le désir de la victime n´est pas intéressant nous appelle l´attention dans ces cas, c´est-à-dire que cela ne sert à rien de dire: « Je ne vous aime pas ! » « Je ne veux aucun contact avec vous ! », cela n´a absolument pas d´importance. Le harcèlement continue. Dans Attraction Fatale, Michael Douglas ne veut pas avoir de relation avec Glenn Close. Son désir importe peu. Dans le cas de ce film, il n´apparaît pas une des caractéristiques très rencontrée dans les érotomanies: la certitude que l´autre est amoureux mais qu´il ne peut, pour une raison ou une autre, révéler sa passion.